La transformation digitale bouleverse le paysage économique et les grandes entreprises trébuchent au moment de prendre ce virage technologique. Leur propre rigidité organisationnelle est la principale cause de ce défaut d’adaptabilité. L’entrepreneuriat se démocratise, les startups prolifèrent et certaines peuvent se targuer de mettre en danger certains grands comptes. La direction des systèmes d’information (DSI) est au premier plan de la stratégie digitale des entreprises, elle permet en particulier d’adapter les outils pour répondre au manque d’agilité du groupe. En effet, la circulation de l’information est capitale à la prise de décision. Par conséquent, l’innovation en dépend.
Dans de nombreuses entreprises, la DSI fait le choix de collaborer avec une ou plusieurs startups. Une complémentarité qui apporte beaucoup à l’entreprise en termes de flexibilité et d’agilité. Cela lui permet de mettre en place des solutions innovantes beaucoup plus rapidement et plus facilement, tout en diminuant la prise de risque. Elle évite ainsi des investissements de tests auprès des équipes sur de nouvelles technologies onéreuses et provisoires. La collaboration entre la DSI et la startup peut déboucher sur un partenariat et un déploiement de la nouvelle technologie dans l’ensemble de l’entreprise. La relation profite alors aux deux parties.
L’envie d’innover ne manque pas, que ce soit en matière de chatbots, de réalité virtuelle ou d’optimisation des systèmes de contrôle, mais sans que cela se traduise de façon concrète. L’automatisation, en particulier, semble poser problème. Alors que 82 % des professionnels de l’informatique espèrent favoriser l’innovation grâce à l’automatisation intelligente, seuls 70 % agissent aujourd’hui dans ce sens. Des innovations ont également lieu dans le domaine des technologies disruptives (comme les outils bureautiques mobiles) ou des technologies favorisant le changement de culture (comme par exemple les plates-formes CX améliorées). La DSI de Total se lance dans la recherche de technologies software qui permettraient de centraliser les branches des diverses activités du groupe. En parallèle, l’entreprise a décidé d’intégrer 9 startups dans son incubateur, afin de promouvoir la recherche de ces technologies et en bénéficier au plus vite. Les startups sont effectivement les principaux acteurs de ces innovations. Dans ces domaines, la recherche se poursuivra à l’avenir, mais dans une moindre mesure. C’est pourtant là que les équipes informatiques pourraient offrir le plus grand potentiel de transformation dans le cadre d’une politique d’innovation.
Des responsables informatiques ambitieux pourraient ouvrir la voie à l’innovation à l’aide de technologies transformatrices. S’appuyer sur une startup est un formidable levier pour les DSIs. Avec des ressources à leur disposition, une agilité suffisante et une certaine prise de risque, ils pourraient ainsi permettre à chaque service de s’ouvrir de nouvelles perspectives, de travailler plus efficacement et de donner une nouvelle orientation à la politique d’innovation.