Qu'est-ce
que la 5G ?
La
5G est avant tout une innovation, un progrès technologique
considérable. Le débit de la connexion 5G est équivalent à dix
fois celui de la 4G que nous connaissons actuellement. Grâce à cet
ultra haut débit, l’engorgement du réseau lors de rassemblements de
personnes devrait devenir exceptionnel. La
capacité de latence diminue fortement, c’est-à -dire que le temps
entre la commande et son exécution par l’appareil sera très faible.
DĂ©sormais, le temps de latence ne sera plus perceptible par le cerveau
humain. Cela permettra d’améliorer l’expérience utilisateur d’un grand
nombre de solutions connectées.
La
5G Ă©largit le champ des possibles et fait rĂŞver la tech
internationale. L’ultra
haut débit est une aubaine pour la réalité virtuelle, la
réalité augmentée et la réalité mixte qui
nécessitent ce haut débit et ce bas taux de latence pour fonctionner
en streaming et donc se démocratiser. Un tel débit et une telle
instantanéité favoriserait aussi l’essor
de solutions médicales connectées, comme la télémédecine ou la
salle d’opération connectée par exemple. Les
secteurs de la mobilité et de l’IoT s’impatientent tout autant de
pouvoir se servir de la 5G. Pour les véhicules
autonomes, la connexion est aussi importante que le carburant
(ou la batterie). Les opérateurs télécom contribuent autant que les
constructeurs automobile à la R&D d'un véhicule autonome.
Actuellement, la 4G ne suffit pas à acheminer toutes les données
vitales à la bonne conduite du véhicule en un délai de l’ordre de la
milliseconde. Avec
la 5G, une partie de la technologie restera stockée dans le cloud.
Il en va de même pour la voiture et les objets connectés. Ils
reposeront sur une technologie
hybride, plus Ă©cologique et plus flexible.
La
5G sera en mesure de connecter un million d’objets par kilomètre
carré. Ericsson a publié ses prévisions pour
2024 : 4,5 milliards de connexions en longue portée, dont 4,1 avec le
cellulaire 5G, et 17,8 milliards pour les connexions courte portée. La
distinction des ondes est primordiale lorsqu’on évoque la 5G. Il sera
en effet possible
d’adapter les performances du réseau 5G à chaque type d’objet grâce
au “slicing”, et émettre à la fois des ondes longue portée et
des ondes courte portée. Des canaux prioritaires pourront ainsi être
réservés pour des services critiques tels que la conduite autonome.
Pour Bernadette Villeforceix, Responsable des projets de recherche au
sein de la Division Innovation, Marketing et Technologies d’Orange “le network slicing est un
concept qui permet une « découpe » virtuelle d’un réseau de
télécommunications en plusieurs tranches (slices). Cela permet de
fournir des performances différentes associées à chaque tranche, et
donc d’allouer des ressources dédiées par type d’usage ou d’objet ;
par exemple en termes de fiabilité, de bande passante, de latence…
Chaque tranche de réseau correspond ainsi à un usage, sans empiéter
sur les autres. [...] Le network slicing est déjà possible
techniquement avec la 4G et sera rendu plus simple grâce
à la 5G car c’est une technologie qui
repose sur une architecture réseau virtualisée, à la différence des
générations précédentes.”
D’un point de vue technologique, la
5G devrait ravir les startups qui sauront sans
aucun doute se saisir des opportunités présentées par la technologie.
Autre avantage de la 5G : son rendement
énergétique est meilleur que celui de la 4G.
Il faudra tout de mĂŞme patienter avant de voir Ă©merger une
infrastructure en pure 5G. Les premiers usages en temps réel sont
prévus pour 2022.
La
5G comporte-t-elle des risques pour la santé et pour l’environnement
?
Une
certitude, la 5G
est constituée d’ondes plus courtes et les antennes seront plus
rapprochées les unes des autres. Les effets de
ces ondes sur la santé ne sont pas encore clairement identifiés mais
aucun danger n'a été souligné. Bien que les antennes puissent être
plus nombreuses, l’exposition
du corps aux ondes ne sera pas forcément plus forte. En tout
cas, ces ondes n’ont pas suffisamment d’énergie pour s’attaquer à nos
cellules ou Ă notre ADN, contrairement aux rayons X et ultraviolets.
En revanche, elle peuvent faire vibrer les molécules d’eau et
pourraient donc potentiellement réchauffer certaines zones du corps
humain. Mais les réglementations tiennent
compte de ce seuil sanitaire et la 5G Ă©tant soumise aux mĂŞme normes
que la 4G ou la 3G, elle ne
devrait pas affecter notre santé plus que ces
dernières.
Côté
environnement, le bilan est moins optimiste. En plus de la prolifération
des antennes, d’ici à 2022-2023, les opérateurs devront renouveler
les logiciels de leurs cœurs de réseaux (la
partie stratégique de l’infrastructure de téléphonie mobile). Le
numérique représente actuellement 2 à 4 % des émissions mondiales de
gaz Ă effet de serre. Ces nouveaux
équipements seront un coût environnemental supplémentaire, d’une
part à cause de l’énergie que mobilise leur production et d’autre part
à cause des métaux rares dont l’extraction est écologiquement
contestée.
Les smartphones sont
eux aussi au coeur de la tourmente car beaucoup devront être changés
contre des modèles compatibles avec la 5G. Or, la dépense énergétique
de ces appareils se fait Ă 80% lors de leur production et ils
contiennent eux aussi avec des métaux rares. Il serait tout de même
surprenant que les consommateurs renouvellent tous leur smartphone
lors du déploiement de la 5G, ce remplacement devrait se faire au fur
et à mesure. La production de smartphone ne s'accélèrera sûrement pas
de manière significative. De la même manière, les opérateurs
remplaceront les antennes 4G par les nouvelles au fil des opérations
de maintenance.
La
mise en service de la 5G a un coût énergétique conséquent qui
continuera de faire débat. Mais
celle-ci pourrait être rentabilisée dans les années à venir,
notamment grâce à un meilleur rendement énergétique que la 4G et une
baisse de la consommation d’énergie des appareils hybrides. L'ultra
haut débit permettra peut-être d'innover en matière d'écologie.