Framatome a signé un accord de
partenariat exclusif avec ADAGOS pour mettre à disposition de l’industrie
nucléaire une technologie d’intelligence artificielle de pointe.
Framatome est le leader international
incontournable de l’énergie nucléaire, reconnu pour ses solutions
innovantes et ses technologies à forte valeur ajoutée à destination du
parc nucléaire mondial. Forte d’une expertise mondiale et de solides
références en termes de fiabilité et de performances, l’entreprise
conçoit, entretient et installe des composants et des combustibles ainsi
que des systèmes de contrôle-commande pour les centrales nucléaires.
L'entreprise met à profit l'intelligence artificielle pour s'imposer.
L’intelligence artificielle, un
enjeu à maitriser dans le nucléaire ?
L’architecture NeurEco d’ADAGOS introduit
un réseau neuronal de troisième génération capable de résoudre des
problèmes complexes de grande envergure tout en mobilisant moins de
ressources de calculs et de données que les générations précédentes. «
L’intelligence artificielle est une évolution technologique de rupture,
déterminante pour développer de nouvelles technologies et améliorer la
performance et la compétitivité de l’industrie nucléaire, aujourd’hui et
pour les décennies à venir », a déclaré Catherine Cornand, senior
executive vice president de la Business Unit Base Installée de Framatome.
« Ce partenariat nous permettra de fournir
de nouvelles solutions numériques à nos clients dans le monde entier,
contribuant ainsi à la production d’une électricité fiable, économique et
bas carbone. » Les réseaux neuronaux analysent les données et les
informations en s’inspirant du fonctionnement du cerveau humain. NeurEco
résout des problématiques communes aux technologies de l’intelligence
artificielle et de l’apprentissage profond. Son approche innovante des
réseaux neuronaux, basée sur une construction automatique parcimonieuse,
réduit les ressources telles que la quantité de données d’apprentissage,
la consommation d’énergie, la taille du réseau neuronal, la mémoire
requise et surtout le temps de calcul nécessaire pour mettre en œuvre les
méthodes d’apprentissage profond. Cette innovation permet de générer de
nouveaux types de réseaux neuronaux parcimonieux qui fournissent des
réponses à des questions non linéaires tout en minimisant leur taille et
leur complexité.
La technologie NeurEco propose des
solutions robustes aux défis historiques de l’application de
l’intelligence artificielle au secteur de l’énergie nucléaire. Les temps
de calcul pour les concepts de champs non linéaires tels que la
neutronique et la mécanique des fluides numériques peuvent être réduits de
plusieurs jours à quelques minutes. Le méta-modèle généré fournit par
ailleurs davantage d’informations sur le résultat. La précision des études
est augmentée tout en réduisant significativement les ressources
nécessaires.
Les fichiers de calculs sont des centaines
de fois plus petites et peuvent être compressés et décompressés Ã
l’infini, ce qui représente un gain de temps et une optimisation des coûts
pour les exploitants nucléaires. « Ce partenariat combine l’expertise en
ingénierie de Framatome et la technologie de pointe d’ADAGOS dans le but
d’automatiser et de résoudre des problèmes complexes », a ajouté Alexis
Marincic, senior executive vice president de l’Engineering and Design
Authority de Framatome. « Nous partageons un engagement commun, celui de
fournir au secteur nucléaire une solution innovante et de haute qualité
capable de transformer les données et d’améliorer les performances des
opérations quotidiennes de nos clients. »
Qui est Adagos ?
Le magazine Silicon Review a classé ADAGOS
comme l’une des 50 entreprises les plus prometteuses en 2020. Mais qui est
cette pépite toulousaine ?
Fondée en 2011, Adagos a mis au
point NeurEco, un logiciel à base d'intelligence artificielle, reposant
sur le principe de "parcimonie", qui améliore la précision des prédictions
quantitatives tout en permettant de réduire de plusieurs ordres de
grandeurs les ressources nécessaires pour mettre en œuvre l'IA (temps de
calcul, quantité de données d'apprentissage, temps de développement...).
Cette technologie de rupture repose sur la "parcimonie", un principe
scientifique fondamental qui remonte au 14ème siècle, qui dit que "tout
doit être aussi simple que possible, mais pas plus simple".
La redondance de l'IA actuelle la cantonne
dans ses applications habituelles de classification et de reconnaissance
de formes. Or, les besoins de l'ingénieur sont essentiellement
quantitatifs avec une grande exigence de précision.
À la portée de tous, la technologie de
rupture d'Adagos ouvre la voie à l'IA dans de nombreux domaines dont le
transport, la santé ou encore l'Internet des objets (IoT). "La révolution
de l'intelligence artificielle de cette dernière décennie sont les réseaux
neuronaux. Sauf qu'il est possible d'avoir des réseaux beaucoup plus
petits et efficaces, où il est possible d'avoir des dizaines de cellules
et non plus des millions de cellules comme les réseaux neuronaux
habituels. Le concept de parcimonie qu'ils utilisent a plusieurs
conséquences. Grâce à lui, il est possible de diviser par 1 000 les
ressources, y compris énergétiques, nécessaires à la mise en œuvre des
méthodes d'apprentissage automatique. De plus, lorsque l'on a un petit
réseau neuronal, il est possible de l'embarquer sur des objets connectés.
Le réseau se crée d'une manière automatique. Cela signifie que l'on peut
mettre l'IA à la disposition des non spécialistes. Enfin, cette solution
ouvre de nouvelles possibilités dans le domaine quantitatif.
Il est possible de faire des prédictions précises sur le long terme. Sur
des problèmes où l'être humain ne peut pas répondre, l'IA va l'aider à le
faire. Par exemple, NeurEco permet de savoir combien d'électricité un parc
éolien est-il capable de produire à l'avance", explique Mohamed Masmoudi,
fondateur d'Adagos.
L’entreprise a compris l’importance que
représente l’intelligence artificielle dans la prise de décision. Elle
semble indispensable pour éviter des erreurs humaines qui peuvent
provoquer des catastrophes dans certains secteurs mais notamment le
nucléaire. D’ailleurs, Framatome n’hésite pas à employer les compétences
de startups pour créer de la valeur à l’entreprise. Un partenariat de plus
qui montre le potentiel d’innovation de la French Tech.