• L'ESA collabore avec la startup ClearSpace pour Ă©liminer la pollution spatiale

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    l'Agence Spatiale Européenne (ESA) vient de signer cette semaine un contrat de 86 millions d'euros avec la startup suisse ClearSpace pour ramener sur Terre des débris spatiaux.


    Les débris spatiaux : un danger pour les opérations spatiales

    La pollution orbitale s’accroit avec le temps et commence à inquiéter sérieusement les agences spatiales. Plusieurs décennies d'exploration spatiale ont transformé le voisinage de notre planète en véritable décharge : ce sont des milliers de restes de fusées, morceaux de satellites, vis ou morceaux de ferraille issus de collisions qui orbitent autour de la Terre. La Nasa, qui garde un œil sur les plus gros, estiment à 500 000 le nombre de débris de la taille d'une bille tournant au-dessus de nos têtes. Environ 5400 dépassent le mètre, selon les calculs de l'Esa.

    Les accidents restent rares, mais pas exceptionnels. La première collision avec un débris avait d'ailleurs impliqué un satellite militaire français, Cerise, gravement endommagé en juillet 1996 après avoir été heurté par le fragment d'une fusée Ariane lancée dix ans plus tôt. L'année suivante, un satellite de communication américain était détruit par l'épave d'un satellite russe, collision qui avait généré à son tour plusieurs centaines de débris.

    Récupérer ces fragments peut toutefois s'avérer complexe. Si la technique du "rendez-vous" en orbite est maîtrisée depuis longtemps, c'est toujours avec des engins relativement stables. Or les débris sont par définition incontrôlables : en plus de foncer à des vitesses qui peuvent atteindre plusieurs kilomètres par seconde, ils peuvent tourner sur eux-mêmes, être entourés d'un nuage de débris, ou menacer de se fragmenter.


    En quoi consiste la mission ClearSpace-1 ?

    L’ESA n’ambitionne pas de nettoyer l’espace des débris des autres agences spatiales. L’objectif de cette mission est de désorbiter un élément de l'étage supérieur d'un lanceur européen Vega, de la taille d'un petit satellite. Il orbite depuis 2013 autour de la Terre, à une altitude comprise entre 660 et 800 km. La mission, baptisée ClearSpace-1, consistera à le capturer au moyen d'une sonde équipée de quatre bras robotisés, puis à plonger dans l'atmosphère terrestre où les deux engins se consumeront, produisant probablement au passage une jolie étoile filante.

    Pour y parvenir, le camion poubelle de l'espace sera d'abord placé en orbite à 500 km d'altitude, avant de s'approcher prudemment de sa cible. Ce vestige de fusée n'a pas été choisi par hasard. Sa forme homogène, sa taille et sa trajectoire en font un candidat idéal pour un galop d'essai. Il s'agit en effet de la première mission d'enlèvement de débris en orbite. Programmée en 2025, elle pourrait être la première d'une longue série !
    « Nous nous réjouissons que l’ESA nous apporte sa confiance. Nous partageons la même vision claire de l’espace : plus sûr et plus durable, telle est notre ambition pour tous » précise Luc Piguet, co-fondateur et CEO de ClearSpace.


    A propos de ClearSpace

    ClearSpace est issue de l'Université polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), qui possède une expertise reconnue dans le domaine spatial. La startup a été fondée en 2018, partant du constat que l'élimination des débris spatiaux sont des services essentiels pour l'avenir de l'exploration et des opérations spatiales.
    Son objectif est de développer des technologies durables visant à nettoyer l’espace ainsi que d’autres services en orbite pour soutenir une nouvelle économie spatiale durable. En 2019, ClearSpace a été sélectionné par l'Agence spatiale européenne pour diriger la première mission d'enlèvement des débris en orbite d'ici 2025. Aujourd'hui, ClearSpace a réuni une solide équipe industrielle et s'engage sur la voie de l'exploitation durable de l'espace.



    L'agence européenne semble ainsi s'inscrire dans les pas de la Nasa, qui s'appuie de manière croissante depuis une dizaine d'années sur le secteur privé du "New Space". Une collaboration qui s'est notamment concrétisée ces derniers mois par un contrat signé avec SpaceX pour l'acheminement d'astronautes vers la station spatiale internationale (ISS), pour le compte de l'agence américaine et de ses partenaires. ClearSpace pourrait inspirer d'autres initiatives de l'ESA. Outre la désorbitation des débris inutilisables, les technologies développées pour ClearSpace permettraient aussi de mettre sur pied des ravitailleurs capables de recharger les satellites en carburant pour prolonger leur durée de vie !