Une
année réussie pour la jeune start-up BeFC. Ce
spin off du
CNRS a le vent en poupe cette année entre une levée de fonds de 3
millions d’euros
quelques mois après sa création et ses nombreuses victoires à des
concours. BeFC
fait parler grâce Ă sa solution rĂ©volutionnaire : des biopiles Ă
l’origine
d’électricité durable à partir de sucre, d’enzymes et de papier !
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Une
technologie inédite
pour remplacer les piles miniatures
BeFC
pour Bioenzymatic
fuel celles (cellule bio-enzymatquec) a inventĂ© des piles Ă
biocarburants
Ă©cologiques, Ă base de papier, ultra-minces, flexibles et miniatures.
Cette
technologie utilise des catalyseurs biologiques pour convertir en
électricité
des substrats naturels comme le glucose et l'oxygène. Les piles peuvent
ĂŞtre
activées à partir d'un fluide, tel que des fluides environnementaux ou
biologiques. De plus, elles ne contiennent pas de produits chimiques
dangereux
ou polluants pour l’environnement et ne perturbent pas les filières de
recyclage existantes.
Elle propose une
solution en papier carbone durable et
sans métal pour alimenter les objets connectés. Seules quelques
gouttes de
liquide permettent d'en activer le fonctionnement, les enzymes
produisant
plusieurs milliwatts d'électricité par centimètre carré grâce à la
biocatalyse.
Une opération suffisante pour les capteurs ou émetteurs sans fil basse
consommation.
De plus, la cellule
(biopile) peut ĂŞtre mise en
décharge sans danger ou éventuellement recyclée, de nombreuses
applications
respectueuses de l’environnement sont donc envisageables.  L'intérêt
environnemental
est fort quand on sait que moins de 3 % des piles miniatures qui
contiennent souvent du lithium sont aujourd'hui recyclées.
Il a fallu plus de
deux ans de R&D Ă l'Ă©quipe de
quatre personnes de BeFC, qui a démarré en incubation à la SATT de
Grenoble
Linksium avec le projet Jetcell, pour mettre au point sa solution
durable de
pile Ă usage unique et assurer sa miniaturisation.
"Les biopiles
existantes mesurent
15 centimètres de diamètre. Nous sommes parvenus à en produire une
de
moins de 1 centimètre carré de surface. Sans nos différentes
expertises,
qui se sont révélées complémentaires, il aurait été
impossible d'y
parvenir", souligne le docteur Jean-Francis Bloch, spécialiste des
propriétés physiques des matériaux fibreux et de l'optimisation des
procédés
industriels, en particulier dans le contexte de la fabrication du
papier. Au
total, six brevets ont été déposés pour protéger l'innovation
développée !
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Les
applications
possibles
Cette
innovation
en rupture apporte de vrais bénéfices environnementaux sur des marchés
aussi
variés que l’IoT, le smart-packaging ou les dispositifs électroniques
jetables,
en remplacement des piles boutons (ou coin cells). À ce titre, l’équipe
de BeFC
a conclu en très peu de temps de beaux partenariats industriels avec des
acteurs majeurs des secteurs visés pour déployer ses biopiles dans
différentes
applications.Â
La
technologie
BeFC est adaptée aux applications à faible puissance où les données des
capteurs sont collectées et traitées de manière quasi continue, puis
transmises
par intermittence via des protocoles sans fil. Les produits BeFC peuvent
alimenter de nombreux dispositifs Ă©lectroniques : des microprocesseurs
aux
communications sans fil de basse énergie (LoRa, Bluetooth, WiFi…).
Ainsi, les
produits BeFC s’inscrivent pleinement dans le développement de marchés
comme
celui des dispositifs médicaux jetables ou celui de la logistique
connectée. En
effet, l'intégration de l'électronique dans les dispositifs jetables,
dont les
dispositifs médicaux portables, est devenue de plus en plus importante.
Le choix
d’une source d’énergie est souvent un frein à la diffusion des
dispositifs Ă
usage unique ou Ă patient unique.
Dans
le secteur médical par exemple, de nombreux
appareils sont détruits après avoir été utilisés par le patient car
potentiellement contaminés, notamment les patchs pour diabétiques,
alimentés
par des piles classiques que l’on jette après avoir utilisé seulement 5
ou 10 %
de leur capacité.
BeFC
permet non
seulement de remplacer les batteries pour les applications existantes,
mais
aussi d'ouvrir des perspectives pour des applications futures telles que
la
surveillance de la santé, les suivis logistiques ainsi que les
applications
Internet des objets (IoT).
"L'alimentation
des objets connectés représente un
frein pour un certain nombre de marchés, notamment pour la
démocratisation des
capteurs en logistique. Par ailleurs, 97% des piles dont celles au
lithium
finissent en décharge et le coût de recyclage pour les entreprises est
conséquent. Un industriel nous a confié y dépenser plus de cinq millions
d'euros par an", explique Jules Hammond, expert dans le développement de
piles Ă biocarburant Ă base papier et CEO de BeFC.
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BeFC
connait un engouement
grandissant de la part d’industriel. C’est pourquoi, la
start-up s'est donnée deux ans pour entrer dans une phase industrielle
avec
pour objectif de passer
de 10Â 000 piles produites par jour
actuellement Ă 5 millions en 2022Â ! Ces piles vont donc rapidement
apparaître dans notre quotidien.